法语nous voici donc ensemble ce astonmatinn。意思是“今早我们一起在这里”,但不是完整的句子结构?

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第三方登錄:法语小说:三个火枪手(第二十五章)
来源:沪江法语
摘要:《三个吙枪手》,又译《三剑客》、《侠隐记》,是法国19世纪浪漫主义作家夶仲马的代表作之一。该书曾五次被翻拍成电影作品。三个火枪手分別是阿多斯,波尔多斯,和阿拉密斯。一起来品读法语小说:三个火槍手(第二十五章)。
  《三个火枪手》,又译《三剑客》、《侠隐记》,是法国19世纪浪漫主义作家大仲马的代表作之一。该书曾五次被翻拍成电影作品。三个火枪手分别是阿多斯,波尔多斯,和阿拉密斯。┅起来品读小说:三个火枪手(第二十五章)。  Les 3 mousquetaires  Alexandre Dumas  三个火枪手  大仲马  Chapitre XXV.  PORTHOS.  波托斯  Au lieu de rentrer chez lui directement, d'Artagnan mit pied à terre à la
porte de M. de Tréville, et monta rapidement l'escalier. Cette fois, il était
décidé à lui raconter tout ce qui venait de se passer. Sans doute il lui
donnerait de bons conseils dans
puis, comme M. de Tréville
voyait presque journellement la reine, il pourrait peut- être tirer de Sa
Majesté quelque renseignement sur la pauvre femme à qui l'on faisait sans doute
payer son dévouement à sa ma?tresse.  M. de Tréville écouta le récit du jeune homme avec une gravité qui prouvait
qu'il voyait autre chose, dans toute cette aventure, qu'une intrigue d'
puis, quand d'Artagnan eut achevé :  & Hum ! dit-il, tout ceci sent Son Eminence d'une lieue.  -- Mais, que faire ? dit d'Artagnan.  -- Rien, absolument rien, à cette heure, que quitter Paris, comme je vous
l'ai dit, le plus t?t possible. Je verrai la reine, je lui raconterai les
détails de la disparition de cette pauvre femme, qu'ell ces
détails la guideront de son c?té, et, à votre retour, peut-être aurai-je quelque
bonne nouvelle à vous dire. Reposez vous-en sur moi. &  D'Artagnan savait que, quoique Gascon, M. de Tréville n'avait pas
l'habitude de promettre, et que lorsque par hasard il promettait, il tenait plus
qu'il n'avait promis. Il le salua donc, plein de reconnaissance pour le passé et
pour l'avenir, et le digne capitaine, qui de son c?té éprouvait un vif intérêt
pour ce jeune homme si brave et si résolu, lui serra affectueusement la main en
lui souhaitant un bon voyage.  Décidé à mettre les conseils de M. de Tréville en pratique à l'instant
même, d'Artagnan s'achemina vers la rue des Fossoyeurs, afin de veiller à la
confection de son portemanteau. En s'approchant de sa maison, il reconnut M.
Bonacieux en costume du matin, debout sur le seuil de sa porte. Tout ce que lui
avait dit, la veille, le prudent Planchet sur le caractère sinistre de son h?te
revint alors à l'esprit de d'Artagnan, qui le regarda plus attentivement qu'il
n'avait fait encore. En effet, outre cette p?leur jaun?tre et maladive qui
indique l'infiltration de la bile dans le sang et qui pouvait d'ailleurs n'être
qu'accidentelle, d'Artagnan remarqua quelque chose de sournoisement perfide dans
l'habitude des rides de sa face. Un fripon ne rit pas de la même fa?on qu'un
honnête homme, un hypocrite ne pleure pas les mêmes larmes qu'un homme de bonne
foi. Toute fausseté est un masque, et si bien fait que soit le masque, on arrive
toujours, avec un peu d'attention, à le distinguer du visage.  Il sembla donc à d'Artagnan que M. Bonacieux portait un masque, et même que
ce masque était des plus désagréables à voir.  En conséquence il allait, vaincu par sa répugnance pour cet homme, passer
devant lui sans lui parler, quand, ainsi que la veille, M. Bonacieux
l'interpella.  & Eh bien, jeune homme, lui dit-il, il para?t que nous faisons de grasses
nuits ? Sept heures du matin, peste ! Il me semble que vous retournez tant soit
peu les habitudes re?ues, et que vous rentrez à l'heure où les autres
sortent.  -- On ne vous fera pas le même reproche, ma?tre Bonacieux, dit le jeune
homme, et vous êtes le modèle des gens rangés. Il est vrai que lorsque l'on
possède une jeune et jolie femme, on n'a pas besoin de courir après le bonheur :
c'est le bonheur qui n'est- ce pas, Monsieur Bonacieux ?
&  Bonacieux devint p?le comme la mort et grima?a un sourire.  & Ah ! ah ! dit Bonacieux, vous êtes un plaisant compagnon. Mais où diable
avez-vous été courir cette nuit, mon jeune ma?tre ? Il para?t qu'il ne faisait
pas bon dans les chemins de traverse. &  D'Artagnan baissa les yeux vers ses bottes toute mais
dans ce mouvement ses regards se portèrent en même temps sur les souliers et les
on e?t dit qu'on les avait trempés dans le mê les
uns et les autres étaient maculés de taches absolument pareilles.  Alors une idée subite traversa l'esprit de d'Artagnan. Ce petit homme gros,
court, grisonnant, cette espèce de laquais vêtu d'un habit sombre, traité sans
considération par les gens d'épée qui composaient l'escorte, c'était Bonacieux
lui-même. Le mari avait présidé à l'enlèvement de sa femme.  Il prit à d'Artagnan une terrible envie de sauter à la gorge du mercier et
de l'é mais, nous l'avons dit, c'était un gar?on fort prudent, et il
se contint. Cependant la révolution qui s'était faite sur son visage était si
visible, que Bonacieux en fut effrayé et essaya de reculer d' mais
justement il se trouvait devant le battant de la porte, qui était fermée, et
l'obstacle qu'il rencontra le for?a de se tenir à la même place.  & Ah ?à ! mais vous qui plaisantez, mon brave homme, dit d'Artagnan, il me
semble que si mes bottes ont besoin d'un coup d'éponge, vos bas et vos souliers
réclament aussi un coup de brosse. Est-ce que de votre c?té vous auriez couru la
prétantaine, ma?tre Bonacieux ? Ah ! diable, ceci ne serait point pardonnable à
un homme de votre ?ge et qui, de plus, à une jeune et jolie femme comme la
v?tre.  -- Oh ! mon Dieu, non, dit B mais hier j'ai été à Saint-Mandé
pour prendre des renseignements sur une servante dont je ne puis absolument me
passer, et comme les chemins étaient mauvais, j'en ai rapporté toute cette
fange, que je n'ai pas encore eu le temps de faire dispara?tre. &  Le lieu que désignait Bonacieux comme celui qui avait été le but de sa
course fut une nouvelle preuve à l'appui des soup?ons qu'avait con?us
d'Artagnan. Bonacieux avait dit Saint-Mandé, parce que Saint-Mandé est le point
absolument opposé à Saint-Cloud.  Cette probabilité lui fut une première consolation. Si Bonacieux savait où
était sa femme, on pourrait toujours, en employant des moyens extrêmes, forcer
le mercier à desserrer les dents et à laisser échapper son secret. Il s'agissait
seulement de changer cette probabilité en certitude.  & Pardon, mon cher Monsieur Bonacieux, si j'en use avec vous sans fa?on,
dit d'A mais rien n'altère comme de ne pas dormir, j'ai donc une soif
d'enragé ; permettez-moi de prendre un verre d' vous le savez,
cela ne se refuse pas entre voisins. &  Et sans attendre la permission de son h?te, d'Artagnan entra vivement dans
la maison, et jeta un coup d'oeil rapide sur le lit. Le lit n'était pas défait.
Bonacieux ne s'était pas couché. Il rentrait donc seulement il y avait une heure
il avait accompagné sa femme jusqu'à l'endroit où on l'avait conduite,
ou tout au moins jusqu'au premier relais.  & Merci, ma?tre Bonacieux, dit d'Artagnan en vidant son verre, voilà tout
ce que je voulais de vous. Maintenant je rentre chez moi, je vais faire brosser
mes bottes par Planchet, et quand il aura fini, je vous l'enverrai si vous
voulez pour brosser vos souliers. &  Et il quitta le mercier tout ébahi de ce singulier adieu et se demandant
s'il ne s'était pas enferré lui-même.  Sur le haut de l'escalier il trouva Planchet tout effaré.  & Ah ! Monsieur, s'écria Planchet dès qu'il eut aper?u son ma?tre, en voilà
bien d'une autre, et il me tardait bien que vous rentrassiez.  -- Qu'y a-t-il donc ? demanda d'Artagnan.  -- Oh ! je vous le donne en cent, Monsieur, je vous le donne en mille de
deviner la visite que j'ai re?ue pour vous en votre absence.  -- Quand cela ?  -- Il y a une demi-heure, tandis que vous étiez chez M. de Tréville.  -- Et qui donc est venu ? Voyons, parle.  -- M. de Cavois.  -- M. de Cavois ?  -- En personne.  -- Le capitaine des gardes de Son Eminence ?  -- Lui-même.  -- Il venait m'arrêter ?  -- Je m'en suis douté, Monsieur, et cela malgré son air patelin.  -- Il avait l'air patelin, dis-tu ?  -- C'est-à-dire qu'il était tout miel, Monsieur.  -- Vraiment ?  -- Il venait, disait-il de la part de Son Eminence, qui vous voulait
beaucoup de bien, vous prier de le suivre au Palais-Royal.  -- Et tu lui as répondu ?  -- Que la chose était impossible, attendu que vous étiez hors de la maison,
comme il le pouvait voir.  -- Alors qu'a-t-il dit ?  -- Que vous ne manquiez pas de passer chez lui dans la journé puis il a
ajouté tout bas : & Dis à ton ma?tre que Son Eminence est parfaitement disposée
pour lui, et que sa fortune dépend peut-être de cette entrevue. &  -- Le piège est assez maladroit pour le cardinal, reprit en souriant le
jeune homme.  -- Aussi, je l'ai vu, le piège, et j'ai répondu que vous seriez désespéré à
votre retour.  & -- Où est-il allé ? a demandé M. de Cavois.  & -- A Troyes en Champagne, ai-je répondu.  & -- Et quand est-il parti ?  & -- Hier soir. &  -- Planchet, mon ami, interrompit d'Artagnan, tu es véritablement un homme
précieux.  -- Vous comprenez, Monsieur, j'ai pensé qu'il serait toujours temps, si
vous désirez voir M. de Cavois, de me démentir en disant que vous n'étiez point
ce serait moi, dans ce cas, qui aurais fait le mensonge, et comme je ne
suis pas gentilhomme, moi, je puis mentir.  -- Rassure-toi, Planchet, tu conserveras ta réputation d'homme véridique :
dans un quart d'heure nous partons.  -- C'est le conseil que j'allais donner à M et où allons-nous,
sans être trop curieux ?  -- Pardieu ! du c?té opposé à celui vers lequel tu as dit que j'étais allé.
D'ailleurs, n'as-tu pas autant de h?te d'avoir des nouvelles de Grimaud, de
Mousqueton et de Bazin que j'en ai, moi, de savoir ce que sont devenus Athos,
Porthos et Aramis ?  -- Si fait, Monsieur, dit Planchet, et je partirai
l'air de la province vaut mieux pour nous, à ce que je crois, en ce moment, que
l'air de Paris. Ainsi donc...  -- Ainsi donc, fais notre paquet, Planchet, moi, je m'en vais
devant, les mains dans mes poches, pour qu'on ne se doute de rien. Tu me
rejoindras à l'h?tel des Gardes. A propos, Planchet, je crois que tu as raison à
l'endroit de notre h?te, et que c'est décidément une affreuse canaille.  -- Ah ! croyez-moi, Monsieur, quand je vou je suis
physionomiste, moi, allez ! &  D'Artagnan descendit le premier, comme la chose avait été puis,
pour n'avoir rien à se reprocher, il se dirigea une dernière fois vers la
demeure de ses trois amis : on n'avait re?u aucune nouvelle d'eux, seulement une
lettre toute parfumée et d'une écriture élégante et menue était arrivée pour
Aramis. D'Artagnan s'en chargea. Dix minutes après, Planchet le rejoignait dans
les écuries de l'h?tel des Gardes. D'Artagnan, pour qu'il n'y e?t pas de temps
perdu, avait déjà sellé son cheval lui-même.  & C'est bien, dit-il à Planchet, lorsque celui-ci eut joint le portemanteau
à l'é maintenant selle les trois autres, et partons.  -- Croyez-vous que nous irons plus vite avec chacun deux chevaux ? demanda
Planchet avec son air narquois.  -- Non, Monsieur le mauvais plaisant, répondit d'Artagnan, mais avec nos
quatre chevaux nous pourrons ramener nos trois amis, si toutefois nous les
retrouvons vivants.  -- Ce qui serait une grande chance, répondit Planchet, mais enfin il ne
faut pas désespérer de la miséricorde de Dieu.  -- Amen & , dit d'Artagnan en enfourchant son cheval.  Et tous deux sortirent de l'h?tel des Gardes, s'éloignèrent chacun par un
bout de la rue, l'un devant quitter Paris par la barrière de la Villette et
l'autre par la barrière de Montmartre, pour se rejoindre au-delà de Saint-Denis,
manoeuvre stratégique qui, ayant été exécutée avec une égale ponctualité, fut
couronnée des plus heureux résultats. D'Artagnan et Planchet entrèrent ensemble
à Pierrefitte.  Planchet était plus courageux, il faut le dire, le jour que la nuit.  Cependant sa prudence naturelle ne l'abandonnait
n'avait oublié aucun des incidents du premier voyage, et il tenait pour ennemis
tous ceux qu'il rencontrait sur la route. Il en résultait qu'il avait sans cesse
le chapeau à la main, ce qui lui valait de sévères mercuriales de la part de
d'Artagnan, qui craignait que, gr?ce à cet excès de politesse, on ne le pr?t
pour le valet d'un homme de peu.  Cependant, soit qu'effectivement les passants fussent touchés de l'urbanité
de Planchet, soit que cette fois personne ne f?t aposté sur la route du jeune
homme, nos deux voyageurs arrivèrent à Chantilly sans accident aucun et
descendirent à l'h?tel du Grand Saint Martin , le même dans lequel ils s'étaient
arrêtés lors de leur premier voyage.  L'h?te, en voyant un jeune homme suivi d'un laquais et de deux chevaux de
main, s'avan?a respectueusement sur le seuil de la porte. Or, comme il avait
déjà fait onze lieues, d'Artagnan jugea à propos de s'arrêter, que Porthos f?t
ou ne f?t pas dans l'h?tel. Puis peut-être n'était-il pas prudent de s'informer
du premier coup de ce qu'était devenu le mousquetaire. Il résulta de ces
réflexions que d'Artagnan, sans demander aucune nouvelle de qui que ce f?t,
descendit, recommanda les chevaux à son laquais, entra dans une petite chambre
destinée à recevoir ceux qui désiraient être seuls, et demanda à son h?te une
bouteille de son meilleur vin et un déjeuner aussi bon que possible, demande qui
corrobora encore la bonne opinion que l'aubergiste avait prise de son voyageur à
la première vue.  Aussi d'Artagnan fut-il servi avec une célérité miraculeuse.  Le régiment des gardes se recrutait parmi les premiers gentilshommes du
royaume, et d'Artagnan, suivi d'un laquais et voyageant avec quatre chevaux
magnifiques, ne pouvait, malgré la simplicité de son uniforme, manquer de faire
sensation. L'h?te voulut le servir lui-mê ce que voyant, d'Artagnan fit
apporter deux verres et entama la conversation suivante :  & Ma foi, mon cher h?te, dit d'Artagnan en remplissant les deux verres, je
vous ai demandé de votre meilleur vin, et si vous m'avez trompé, vous allez être
puni par où vous avez péché, attendu que, comme je déteste boire seul, vous
allez boire avec moi. Prenez donc ce verre, et buvons. A quoi boirons-nous,
voyons, pour ne blesser aucune susceptibilité ? Buvons à la prospérité de votre
établissement !  -- Votre Seigneurie me fait honneur, dit l'h?te, et je la remercie bien
sincèrement de son bon souhait.  -- Mais ne vous y trompez pas, dit d'Artagnan, il y a plus d'égo?sme
peut-être que vous ne le pensez dans mon toast : il n'y a que les établissements
qui prospèrent dans lesquels on soit bien re? dans les h?tels qui
périclitent, tout va à la débandade, et le voyageur est victime des embarras de
son h? or, moi qui voyage beaucoup et surtout sur cette route, je voudrais
voir tous les aubergistes faire fortune.  -- En effet, dit l'h?te, il me semble que ce n'est pas la première fois que
j'ai l'honneur de voir Monsieur.  -- Bah ? je suis passé dix fois peut-être à Chantilly, et sur les dix fois
je me suis arrêté au moins trois ou quatre fois chez vous. Tenez, j'y étais
encore il y a dix ou douze jours à peu prè je faisais la conduite à des amis,
à des mousquetaires, à telle enseigne que l'un d'eux s'est pris de dispute avec
un étranger, un inconnu, un homme qui lui a cherché je ne sais quelle
querelle.  -- Ah ! oui vraiment ! dit l'h?te, et je me le rappelle parfaitement.
N'est- ce pas de M. Porthos que Votre Seigneurie veut me parler ?  -- C'est justement le nom de mon compagnon de voyage.  -- Mon Dieu ! mon cher h?te, dites-moi, lui serait-il arrivé malheur ?  -- Mais Votre Seigneurie a d? remarquer qu'il n'a pas pu continuer sa
route.  -- En effet, il nous avait promis de nous rejoindre, et nous ne l'avons pas
revu.  --Il nous a fait l'honneur de rester ici.  --Comment ! il vous a fait l'honneur de rester ici ?  --Oui, Monsieur, dans cet h? nous sommes même bien inquiets.  --Et de quoi ?  --De certaines dépenses qu'il a faites.  -- Eh bien, mais les dépenses qu'il a faites, il les paiera.  -- Ah ! Monsieur, vous me mettez véritablement du baume dans le sang ! Nous
avons fait de fort grandes avances, et ce matin encore le chirurgien nous
déclarait que si M. Porthos ne le payait pas, c'était à moi qu'il s'en
prendrait, attendu que c'était moi qui l'avais envoyé chercher.  -- Mais Porthos est donc blessé ?  -- Je ne saurais vous le dire, Monsieur.  -- Comment, vous ne sauriez me le dire ? vous devriez cependant être mieux
informé que personne.  -- Oui, mais dans notre état nous ne disons pas tout ce que nous savons,
Monsieur, surtout quand on nous a prévenus que nos oreilles répondraient pour
notre langue.  -- Eh bien, puis-je voir Porthos ?  -- Certainement, Monsieur. Prenez l'escalier, montez au premier et frappez
au numéro 1. Seulement, prévenez que c'est vous.  -- Comment ! que je prévienne que c'est moi ?  -- Oui, car il pourrait vous arriver malheur.  -- Et quel malheur voulez-vous qu'il m'arrive ?  -- M. Porthos peut vous prendre pour quelqu'un de la maison et, dans un
mouvement de colère, vous passer son épée à travers le corps ou vous br?ler la
cervelle.  -- Que lui avez-vous donc fait ?  -- Nous lui avons demandé de l'argent.  -- Ah ! diable, c'est une demande que Porthos re?oit
très mal quand il n' mais je sais qu'il devait y être.  -- C'est ce que nous avions pensé aussi, M comme la maison est
fort régulière et que nous faisons nos comptes toutes les semaines, au bout de
huit jours nous lui avons présenté mais il para?t que nous sommes
tombés dans un mauvais moment, car, au premier mot que nous avons prononcé sur
la chose, il nous a envoyés à il est vrai qu'il avait joué la
veille.  -- Comment, il avait joué la veille ! et avec qui ?  -- Oh ! mon Dieu, qui sait cela ? avec un seigneur qui passait et auquel il
avait fait proposer une partie de lansquenet.  -- C'est cela, le malheureux aura tout perdu.  -- Jusqu'à son cheval, Monsieur, car lorsque l'étranger a été pour partir,
nous nous sommes aper?us que son laquais sellait le cheval de M. Porthos. Alors
nous lui en avons fait l'observation, mais il nous a répondu que nous nous
mêlions de ce qui ne nous regardait pas et que ce cheval était à lui. Nous avons
aussit?t fait prévenir M. Porthos de ce qui se passait, mais il nous a fait dire
que nous étions des faquins de douter de la parole d'un gentilhomme, et que,
puisque celui-là avait dit que le cheval était à lui, il fallait bien que cela
f?t.  -- Je le reconnais bien là, murmura d'Artagnan.  -- Alors, continua l'h?te, je lui fis répondre que du moment où nous
paraissions destinés à ne pas nous entendre à l'endroit du paiement, j'espérais
qu'il aurait au moins la bonté d'accorder la faveur de sa pratique à mon
confrère le ma?tre de l'Aigle d'O mais M. Porthos me répondit que mon h?tel
étant le meilleur, il désirait y rester.  & Cette réponse était trop flatteuse pour que j'insistasse sur son départ.
Je me bornai donc à le prier de me rendre sa chambre, qui est la plus belle de
l'h?tel, et de se contenter d'un joli petit cabinet au troisième. Mais à ceci M.
Porthos répondit que, comme il attendait d'un moment à l'autre sa ma?tresse, qui
était une des plus grandes dames de la cour, je devais comprendre que la chambre
qu'il me faisait l'honneur d'habiter chez moi était encore bien médiocre pour
une pareille personne.  & Cependant, tout en reconnaissant la vérité de ce qu'il disait, je crus
mais, sans même se donner la peine d'entrer en discussion avec
moi, il prit son pistolet, le mit sur sa table de nuit et déclara qu'au premier
mot qu'on lui dirait d'un déménagement quelconque à l'extérieur ou à
l'intérieur, il br?lerait la cervelle à celui qui serait assez imprudent pour se
mêler d'une chose qui ne regardait que lui. Aussi, depuis ce temps-là, Monsieur,
personne n'entre plus dans sa chambre, si ce n'est son domestique.  -- Mousqueton est donc ici ?  -- Oui, M cinq jours après son départ, il est revenu de fort
mauvaise humeur de son c?té ; il para?t que lui aussi a eu du désagrément dans
son voyage. Malheureusement, il est plus ingambe que son ma?tre, ce qui fait que
pour son ma?tre il met tout sens dessus dessous, attendu que, comme il pense
qu'on pourrait lui refuser ce qu'il demande, il prend tout ce dont il a besoin
sans demander.  -- Le fait est, répondit d'Artagnan, que j'ai toujours remarqué dans
Mousqueton un dévouement et une intelligence très supérieurs.  -- Cela est possible, M mais supposez qu'il m'arrive seulement
quatre fois par an de me trouver en contact avec une intelligence et un
dévouement semblables, et je suis un homme ruiné.  -- Non, car Porthos vous paiera.  -- Hum ! fit l'h?telier d'un ton de doute.  -- C'est le favori d'une très grande dame qui ne le laissera pas dans
l'embarras pour une misère comme celle qu'il vous doit.  -- Si j'ose dire ce que je crois là-dessus...  -- Ce que vous croyez ?  -- Je dirai plus : ce que je sais.  -- Ce que vous savez ?  -- Et même ce dont je suis s?r.  -- Et de quoi êtes-vous s?r, voyons ?  -- Je dirai que je connais cette grande dame.  -- Vous ?  -- Oui, moi.  -- Et comment la connaissez-vous ?  -- Oh ! Monsieur, si je croyais pouvoir me fier à votre discrétion...  -- Parlez, et foi de gentilhomme, vous n'aurez pas à vous repentir de votre
confiance.  -- Eh bien, Monsieur, vous concevez, l'inquiétude fait faire bien des
choses.  -- Qu'avez-vous fait ?  -- Oh ! d'ailleurs, rien qui ne soit dans le droit d'un créancier.  -- Enfin ?  -- M. Porthos nous a remis un billet pour cette duchesse, en nous
recommandant de le jeter à la poste. Son domestique n'était pas encore arrivé.
Comme il ne pouvait pas quitter sa chambre, il fallait bien qu'il nous charge?t
de ses commissions.  -- Ensuite ?  -- Au lieu de mettre la lettre à la poste, ce qui n'est jamais bien s?r,
j'ai profité de l'occasion de l'un de mes gar?ons qui allait à Paris, et je lui
ai ordonné de la remettre à cette duchesse elle-même. C'était remplir les
intentions de M. Porthos, qui nous avait si fort recommandé cette lettre,
n'est-ce pas ?  -- A peu près.  -- Eh bien, Monsieur, savez-vous ce que c'est que cette grande dame ?  -- N j'en ai entendu parler à Porthos, voilà tout.  -- Savez-vous ce que c'est que cette prétendue duchesse ?  -- Je vous le répète, je ne la connais pas.  -- C'est une vieille procureuse au Ch?telet, Monsieur, nommée Mme
Coquenard, laquelle a au moins cinquante ans, et se donne encore des airs d'être
jalouse. Cela me paraissait aussi fort singulier, une princesse qui demeure rue
aux Ours.  -- Comment savez-vous cela ?  -- Parce qu'elle s'est mise dans une grande colère en recevant la lettre,
disant que M. Porthos était un volage, et que c'était encore pour quelque femme
qu'il avait re?u ce coup d'épée.  -- Mais il a donc re?u un coup d'épée ?  -- Ah ! mon Dieu ! qu'ai-je dit là ?  -- Vous avez dit que Porthos avait re?u un coup d'épée.  -- O mais il m'avait si fort défendu de le dire !  -- Pourquoi cela ?  -- Dame ! Monsieur, parce qu'il s'était vanté de perforer cet étranger avec
lequel vous l'avez laissée en dispute, et que c'est cet étranger, au contraire,
qui, malgré toutes ses rodomontades, l'a couché sur le carreau. Or, comme M.
Porthos est un homme fort glorieux, excepté envers la duchesse, qu'il avait cru
intéresser en lui faisant le récit de son aventure, il ne veut avouer à personne
que c'est un coup d'épée qu'il a re?u.  -- Ainsi c'est donc un coup d'épée qui le retient dans son lit ?  -- Et un ma?tre coup d'épée, je vous l'assure. Il faut que votre ami ait
l'?me chevillée dans le corps.  -- Vous étiez donc là ?  -- Monsieur, je les avais suivis par curiosité, de sorte que j'ai vu le
combat sans que les combattants me vissent.  -- Et comment cela s'est-il passé ?  -- Oh ! la chose n'a pas été longue, je vous en réponds. Ils se sont mis en
l'étranger a fait une feinte et s' tout cela si rapidement,
que lorsque M. Porthos est arrivé à la parade, il avait déjà trois pouces de fer
dans la poitrine. Il est tombé en arrière. L'étranger lui a mis aussit?t la
pointe de son épée à et M. Porthos, se voyant à la merci de son
adversaire, s'est avoué vaincu. Sur quoi, l'étranger lui a demandé son nom, et
apprenant qu'il s'appelait M. Porthos, et non M. d'Artagnan, lui a offert son
bras, l'a ramené à l'h?tel, est monté à cheval et a disparu.  -- Ainsi c'est à M. d'Artagnan qu'en voulait cet étranger ?  -- Il para?t que oui.  -- Et savez-vous ce qu'il est devenu ?  -- N je ne l'avais jamais vu jusqu'à ce moment et nous ne l'avons pas
revu depuis.  -- Trè je sais ce que je voulais savoir. Maintenant, vous dites que
la chambre de Porthos est au premier, numéro I ?  -- Oui, Monsieur, la plus belle de l' une chambre que j'aurais
déjà eu dix fois l'occasion de louer.  -- Bah ! tranquillisez vous, dit d'A Porthos vous paiera
avec l'argent de la duchesse Coquenard.  -- Oh ! Monsieur, procureuse ou duchesse, si elle l?chait les cordons de sa
bourse, mais elle a positivement répondu qu'elle était lasse
des exigences et des infidélités de M. Porthos, et qu'elle ne lui enverrait pas
un denier.  -- Et avez-vous rendu cette réponse à votre h?te ?  -- Nous nous en sommes bien gardés : il aurait vu de quelle manière nous
avions fait la commission.  -- Si bien qu'il attend toujours son argent ?  -- Oh ! mon Dieu, oui ! Hier encore, il a é mais, cette fois, c'est
son domestique qui a mis la lettre à la poste.  -- Et vous dites que la procureuse est vieille et laide ?.  -- Cinquante ans au moins, Monsieur, et pas belle du tout, à ce qu'a dit
Pathaud.  -- En ce cas, soyez tranquille, elle se d'ailleurs
Porthos ne peut pas vous devoir grand-chose.  -- Comment, pas grand-chose ! Une vingtaine de pistoles déjà, sans compter
le médecin. Oh ! il ne se refuse rien, allez ! on voit qu'il est habitué à bien
vivre.  -- Eh bien, si sa ma?tresse l'abandonne, il trouvera des amis, je vous le
certifie. Ainsi, mon cher h?te, n'ayez aucune inquiétude, et continuez d'avoir
pour lui tous les soins qu'exige son état.  -- Monsieur m'a promis de ne pas parler de la procureuse et de ne pas dire
un mot de la blessure.  -- C' vous avez ma parole.  -- Oh ! c'est qu'il me tuerait, voyez-vous !  -- N' il n'est pas si diable qu'il en a l'air. &  En disant ces mots, d'Artagnan monta l'escalier, laissant son h?te un peu
plus rassuré à l'endroit de deux choses auxquelles il paraissait beaucoup tenir
: sa créance et sa vie.  Au haut de l'escalier, sur la porte la plus apparente du corridor était
tracé, à l'encre noire, un numéro I d'Artagnan frappa un coup, et,
sur l'invitation de passer outre qui lui vint de l'intérieur, il entra.  Porthos était couché, et faisait une partie de lansquenet avec Mousqueton,
pour s'entretenir la main, tandis qu'une broche chargée de perdrix tournait
devant le feu, et qu'à chaque coin d'une grande cheminée bouillaient sur deux
réchauds deux casseroles, d'où s'exhalait une double odeur de gibelotte et de
matelote qui réjouissait l'odorat. En outre, le haut d'un secrétaire et le
marbre d'une commode étaient couverts de bouteilles vides.  A la vue de son ami, Porthos jeta u et Mousqueton, se
levant respectueusement, lui céda la place et s'en alla donner un coup d'oeil
aux deux casseroles, dont il paraissait avoir l'inspection particulière.  & Ah ! pardieu ! c'est vous, dit Porthos à d'Artagnan, soyez le bienvenu,
et excusez-moi si je ne vais pas au-devant de vous. Mais, ajouta-t-il en
regardant d'Artagnan avec une certaine inquiétude, vous savez ce qui m'est
arrivé ?  -- Non.  -- L'h?te ne vous a rien dit ?  -- J'ai demandé après vous, et je suis monté tout droit. &  -- Porthos parut respirer plus librement.  & Et que vous est-il donc arrivé, mon cher Porthos ? continua
d'Artagnan.  -- Il m'est arrivé qu'en me fendant sur mon adversaire, à qui j'avais déjà
allongé trois coups d'épée, et avec lequel je voulais en finir d'un quatrième,
mon pied a porté sur une pierre, et je me suis foulé le genou.  -- Vraiment ?  -- D'honneur ! Heureusement pour le maraud, car je ne l'aurais laissé que
mort sur la place, je vous en réponds.  -- Et qu'est-il devenu ?  -- Oh ! je n' il en a eu assez, et il est parti sans demander
mais vous, mon cher d'Artagnan, que vous est-il arrivé ?  -- De sorte, continua d'Artagnan, que cette foulure, mon cher Porthos, vous
retient au lit ?  -- Ah ! mon Dieu, oui, voilà du reste, dans quelques jours je serai
sur pied.  -- Pourquoi alors ne vous êtes-vous pas fait transporter à Paris ? Vous
devez vous ennuyer cruellement ici.  -- C'é mais, mon cher ami, il faut que je vous avoue
une chose.  -- Laquelle ?  -- C'est que, comme je m'ennuyais cruellement, ainsi que vous le dites, et
que j'avais dans ma poche les soixante-quinze pistoles que vous m'aviez
distribuées, j'ai, pour me distraire, fait monter près de moi un gentilhomme qui
était de passage, et auquel j'ai proposé de faire une partie de dés. Il a
accepté, et, ma foi, mes soixante-quinze pistoles sont passées de ma poche dans
la sienne, sans compter mon cheval, qu'il a encore emporté par-dessus le marché.
Mais vous, mon cher d'Artagnan ?  -- Que voulez-vous, mon cher Porthos, on ne peut pas être privilégié de
toutes fa?ons, dit d'A vous savez le proverbe : & Malheureux au jeu,
heureux en amour. & Vous êtes trop heureux en amour pour que le jeu ne se venge
mais que vous importent, à vous, les revers de la fortune ! n'avez-vous
pas, heureux coquin que vous êtes, n'avez-vous pas votre duchesse, qui ne peut
manquer de vous venir en aide ?  -- Eh bien, voyez, mon cher d'Artagnan, comme je joue de guignon, répondit
Porthos de l'air le plus dégagé du monde ! je lui ai écrit de m'envoyer quelque
cinquante louis dont j'avais absolument besoin, vu la position où je me
trouvais...  -- Eh bien ?  -- Eh bien, il faut qu'elle soit dans ses terres, car elle ne m'a pas
répondu.  -- Vraiment ?  -- Non. Aussi je lui ai adressé hier une seconde ép?tre plus pressante
encore que la premiè mais vous voilà, mon très cher, parlons de vous. Je
commen?ais, je vous l'avoue, à être dans une certaine inquiétude sur votre
compte.  -- Mais votre h?te se conduit bien envers vous, à ce qu'il para?t, mon cher
Porthos, dit d'Artagnan, montrant au malade les casseroles pleines et les
bouteilles vides.  -- Couci-couci ! répondit Porthos. Il y a déjà trois ou quatre jours que
l'impertinent m'a monté son compte, et que je les ai mis à la porte, son compte
de sorte que je suis ici comme une fa?on de vainqueur, comme une
manière de conquérant. Aussi, vous le voyez, craignant toujours d'être forcé
dans la position, je suis armé jusqu'aux dents.  -- Cependant, dit en riant d'Artagnan, il me semble que de temps en temps
vous faites des sorties. &  Et il montrait du doigt les bouteilles et les casseroles.  & Non, pas moi, malheureusement ! dit Porthos. Cette misérable foulure me
retient au lit, mais Mousqueton bat la campagne, et il rapporte des vivres.
Mousqueton, mon ami, continua Porthos, vous voyez qu'il nous arrive du renfort,
il nous faudra un supplément de victuailles.  -- Mousqueton, dit d'Artagnan, il faudra que vous me rendiez un
service.  -- Lequel, Monsieur ?  -- C'est de donner votre recette à P je pourrais me trouver
assiégé à mon tour, et je ne serais pas f?ché qu'il me f?t jouir des mêmes
avantages dont vous gratifiez votre ma?tre.  -- Eh ! mon Dieu ! Monsieur, dit Mousqueton d'un air modeste, rien de plus
facile. Il s'agit d'être adroit, voilà tout. J'ai été élevé à la campagne, et
mon père, dans ses moments perdus, était quelque peu braconnier.  -- Et le reste du temps, que faisait-il ?  -- Monsieur, il pratiquait une industrie que j'ai toujours trouvée assez
heureuse.  -- Laquelle ?  -- Comme c'était au temps des guerres des catholiques et des huguenots, et
qu'il voyait les catholiques exterminer les huguenots, et les huguenots
exterminer les catholiques, le tout au nom de la religion, il s'était fait une
croyance mixte, ce qui lui permettait d'être tant?t catholique, tant?t huguenot.
Or il se promenait habituellement, son escopette sur l'épaule, derrière les
haies qui bordent les chemins, et quand il voyait venir un catholique seul, la
religion protestante l'emportait aussit?t dans son esprit. Il abaissait son
escopette dans la di puis, lorsqu'il était à dix pas de
lui, il entamait un dialogue qui finissait presque toujours par l'abandon que le
voyageur faisait de sa bourse pour sauver sa vie. Il va sans dire que lorsqu'il
voyait venir un huguenot, il se sentait pris d'un zèle catholique si ardent,
qu'il ne comprenait pas comment, un quart d'heure auparavant, il avait pu avoir
des doutes sur la supériorité de notre sainte religion. Car, moi, Monsieur, je
suis catholique, mon père, fidèle à ses principes, ayant fait mon frère a?né
huguenot.  -- Et comment a fini ce digne homme ? demanda d'Artagnan.  -- Oh ! de la fa?on la plus malheureuse, Monsieur. Un jour, il s'était
trouvé pris dans un chemin creux entre un huguenot et un catholique à qui il
avait déjà eu affaire, et qui le re de sorte qu'ils se
réunirent contre lui et le pendirent à puis ils vinrent se vanter de
la belle équipée qu'ils avaient faite dans le cabaret du premier village, où
nous étions à boire, mon frère et moi.  -- Et que f?tes-vous ? dit d'Artagnan.  -- Nous les laiss?mes dire, reprit Mousqueton. Puis comme, en sortant de ce
cabaret, ils prenaient chacun une route opposée, mon frère alla s'embusquer sur
le chemin du catholique, et moi sur celui du protestant. Deux heures après, tout
était fini, nous leur avions fait à chacun son affaire, tout en admirant la
prévoyance de notre pauvre père qui avait pris la précaution de nous élever
chacun dans une religion différente.  -- En effet, comme vous le dites, Mousqueton, votre père me para?t avoir
été un gaillard fort intelligent. Et vous dites donc que, dans ses moments
perdus, le brave homme était braconnier ?  -- Oui, Monsieur, et c'est lui qui m'a appris à nouer un collet et à placer
une ligne de fond. Il en résulte que lorsque j'ai vu que notre gredin d'h?te
nous nourrissait d'un tas de grosses viandes bonnes pour des manants, et qui
n'allaient point à deux estomacs aussi débilités que les n?tres, je me suis
remis quelque peu à mon ancien métier. Tout en me promenant dans le bois de M.
le Prince, j'ai tendu des collets dans les passé tout en me couchant au bord
des pièces d'eau de Son Altesse, j'ai glissé des lignes dans les étangs. De
sorte que maintenant, gr?ce à Dieu, nous ne manquons pas, comme Monsieur peut
s'en assurer, de perdrix et de lapins, de carpes et d'anguilles, tous aliments
légers et sains, convenables pour des malades.  -- Mais le vin, dit d'Artagnan, qui fournit le vin ? c'est votre h?te ?  -- C'est-à-dire, oui et non.  -- Comment, oui et non ?  -- Il le fournit, il est vrai, mais il ignore qu'il a cet honneur.  -- Expliquez-vous, Mousqueton, votre conversation est pleine de choses
instructives.  -- Voici, Monsieur. Le hasard a fait que j'ai rencontré dans mes
pérégrinations un Espagnol qui avait vu beaucoup de pays, et entre autres le
Nouveau Monde.  -- Quel rapport le Nouveau Monde peut-il avoir avec les bouteilles qui sont
sur ce secrétaire et sur cette commode ?  -- Patience, Monsieur, chaque chose viendra à son tour.  -- C'est juste, M je m'en rapporte à vous, et j'écoute.  -- Cet Espagnol avait à son service un laquais qui l'avait accompagné dans
son voyage au Mexique. Ce laquais était mon compatriote, de sorte que nous nous
li?mes d'autant plus rapidement qu'il y avait entre nous de grands rapports de
caractère. Nous aimions tous deux la chasse par-dessus tout, de sorte qu'il me
racontait comment, dans les plaines de pampas, les naturels du pays chassent le
tigre et les taureaux avec de simples noeuds coulants qu'ils jettent au cou de
ces terribles animaux. D'abord, je ne voulais pas croire qu'on p?t en arriver à
ce degré d'adresse, de jeter à vingt ou trente pas l'extrémité d'une corde où
l' mais devant la preuve il fallait bien reconna?tre la vérité du
récit. Mon ami pla?ait une bouteille à trente pas, et à chaque coup il lui
prenait le goulot dans un noeud coulant. Je me livrai à cet exercice, et comme
la nature m'a doué de quelques facultés, aujourd'hui je jette le lasso aussi
bien qu'aucun homme du monde. Eh bien, comprenez-vous ? Notre h?te a une cave
très bien garnie, mais dont la cl seulement, cette cave a
un soupirail. Or, par ce soupirail, et comme je sais
maintenant où est le bon coin, j'y puise. Voici, Monsieur, comment le Nouveau
Monde se trouve être en rapport avec les bouteilles qui sont sur cette commode
et sur ce secrétaire. Maintenant, voulez-vous go?ter notre vin, et, sans
prévention, vous nous direz ce que vous en pensez.  -- Merci, mon ami, malheureusement, je viens de déjeuner.  -- Eh bien, dit Porthos, mets la table, Mousqueton, et tandis que nous
déjeunerons, nous, d'Artagnan nous racontera ce qu'il est devenu lui- même,
depuis dix jours qu'il nous a quittés.  -- Volontiers & , dit d'Artagnan.  Tandis que Porthos et Mousqueton déjeunaient avec des appétits de
convalescents et cette cordialité de frères qui rapproche les hommes dans le
malheur, d'Artagnan raconta comment Aramis blessé avait été forcé de s'arrêter à
Crèvecoeur, comment il avait laissé Athos se débattre à Amiens entre les mains
de quatre hommes qui l'accusaient d'être un faux-monnayeur, et comment, lui,
d'Artagnan, avait été forcé de passer sur le ventre du comte de Wardes pour
arriver jusqu'en Angleterre.  Mais là s'arrêta la confidence de d'A il annon?a seulement qu'à
son retour de la Grande-Bretagne il avait ramené quatre chevaux magnifiques,
dont un pour lui et un autre pour chacun de ses compagnons, puis il termina en
annon?ant à Porthos que celui qui lui était destiné était déjà installé dans
l'écurie de l'h?tel.  En ce moment P il prévenait son ma?tre que les chevaux
étaient suffisamment reposés, et qu'il serait possible d'aller coucher à
Clermont.  Comme d'Artagnan était à peu près rassuré sur Porthos, et qu'il lui tardait
d'avoir des nouvelles de ses deux autres amis, il tendit la main au malade, et
le prévint qu'il allait se mettre en route pour continuer ses recherches. Au
reste, comme il comptait revenir par la même route, si, dans sept à huit jours,
Porthos était encore à l'h?tel du Grand Saint Martin , il le reprendrait en
passant.  Porthos répondit que, selon toute probabilité, sa foulure ne lui
permettrait pas de s'éloigner d'ici là. D'ailleurs il fallait qu'il rest?t à
Chantilly pour attendre une réponse de sa duchesse.  D'Artagnan lui souhaita cette répon et après avoir
recommandé de nouveau Porthos à Mousqueton, et payé sa dépense à l'h?te, il se
remit en route avec Planchet, déjà débarrassé d'un de ses chevaux de main.
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