Ba Ruva翻译

Tradukadon
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Guy de Maupassant
Aucun bruit dans la forêt que le frémissement léger de la neige tombant sur
les arbres. Elle tombait depuis midi, une petite neige fine qui poudrait les
branches d’une mousse glacée, qui jetait sur les feuilles mortes des fourrés
un léger toit d’argent,étendait par les chemins un immense tapis moelleux et
blanc, et qui épaississait le silence illimité de cet océan d’arbres.
Devant la porte de la maison forestière, une jeune femme, les bras nus,
cassait du bois à coups de hache sur une pierre. Elle était grande, mince et
forte, une fille des forêts, fille et femme de forestiers.
Une voix cria de l’intérieur de la maison:
― Nous sommes seules, ce soir, Berthine, faut rentrer, v’là la nuit, y a
p’t-être bien des Prussiens et des loups qui r&dent.
La b&cheronne répondit en fendant une souche à grands coups qui redressaient
sa poitrine à chaque mouvement pour lever les bras:
― J’ai fini, m’man. Me v’là, me v’là, il fait encore
Puis elle rapporta ses fagots et ses b&ches et les entassa le long de la
cheminée, ressortit pour fermer les auvents, d’énormes auvent en cœur de
chêne, et rentrée enfin, elle poussa les lourds verrous de la porte.
Sa mère filait auprès du feu, une vieille ridée que l’&ge avait rendue
craintive:
― J’aime pas, dit-elle, quand le père est dehors. Deux femmes &a n’est pas
La jeune répondit:
― Oh! Je tureais ben un loup ou un Prussien tout de même.
Et elle montrait de l’œil un gros revolver suspendu au dessus de l’&tre.
Son homme avait été incorporé dans l’armée au commencement de l’invasion
prussienne, et les deux femmes étaient demeurées seules avec le père, le
vieux garde Nicolas Pichon, dit l’Echasse, qui avait refusé obstinément de
quitter sa demeure pour rentrer à la ville.
La ville prochaine, c’était Redhel, ancienne place forte perchée sur un
rocher. On y était patriote, et les bourgeois avaient décidé de resister aux
envahisseurs, de s’enferner chez eux et de soutenir un siège selon la
tradition de la cité. Deux fois déjà,sous Henri IV et Louis XIV, les
habitans de Rethel ŝ’étaient illustrés par des défenses héro&ques. Ils en
feraient autant cette fois, ventre bleu! Ou bien on les br&lerait dans leurs
Donc, ils avaient acheté des canons et des fusils, équipé une milice, formé
des bataillons et des compagnies, et ils s’exer&aient tout le jour sur la
place d’Armes. Tous, boulangers, épiciers, bouchers, notaires, avoués,
menuisiers, libraires, pharmaciens eux-m&mes manœuvraient à tour de r&le, à
des heures régulières, sous les ordres de M. Lavigne, ancien sous-officier
de dragons, aujourd’hui mercier, ayant épousé la fille et hérité de la
boutique de M. Ravaudan, l’a&né.
Il avaitt pris le grade de commandant-major de la place, et tous les jeunes
hommes étant
partis à l’armée, il avait enrégimenté tous les autres qui s’entra&naient
pour la résistance. Les gros n’allaient plus par les rues qu’au pas
gymnastique pour fondre leur graisse et prolonger leurs muscles.
Et on attendait les Prussiens. Mais les Prussiens ne paraissaient pas. Ils
n’étaientpas loin, car deux fois déjà leurs éclaireurs avaient
poussé à travers bois jusqu’ à la maison forestière de Niclas Pichon, dit
l’Echasse.
Le vieux garde, qui courait comme un renard, était venu prévenir la ville.
On avait pointé les canons, mais l’ennemi ne s’était point montré.
Le logis de l’Echassa servait de poste avancé dans la forêt d’Aveline.
L’homme, deux fois par semaine, allait aux provisions et apportait aux
bourgeois citadins des nouvelles de la campagne.
Il était parti ce jour-là pour annoncer qu’un petit détachement allemand
s’était arrêté chez luil’avavt-veille, vers deux heures de l’après-midi,
puis était reparti presque aussit&t. Le sous-officier qui commandait parlait
Quand il s’enallait ainnsi, le vieux, il commenait ses deux chiens, deux
molosse à gueule de lion, par crainte des loups qui commen&aient à devenir
féroces, et il laissait ses deux femmes en leur recommandant de se
barricader dans la maison dès que la nuit approcherait.
La jeune n’avait peur de rien, mais la vielle tremblait toujours et répétait:
― &Ca finira mal, tout &a, vous verrez que &a finira mal.
Ce soir-là, elle était encore plus inquiète que de coutume:
― Sais-tu quelle heure rentrera le père? Dit-elle.
― Oh! pas avant onze heures, pour s&r. Quand il dine chez le commamdant, il
rentre toujours tard.
Et elle accrochait sa marmite sur le feu pour faire la soup, quand elle
cessa de remuer, écoutant un bruit vague qui lui était venu par le tuyau de
la cheminée.
Elle murmura:
― V’là qu’on marche dans le bois, il y a ben sept-huit hommes, au moins.
La mère, effarée, arrêta son rouet en balbutiant:
― Oh! mon Dieu! Et le pèrequ’est pas là!
Elle n’avait point fini de parler que des coups violents firent trembler la
Comme les femmes ne répondaient point, une voix forte et gutturale cria!
― Oufrez29!
Puis, après un silence, la même voix reprit:
― Oufrez ou che gasse la borte!
Alors Berthine glissa dans la poche de sa jupe le gros revolver de la
cheminée, puis étant venue30 coller son oreille contre l’huis, elle demanda:
― Qui êtes-vous?
La voix répondit:
― Che suis le tétachement de l’autre chour31.
La jeune femme reprit:
― Qu’est-ce que vous voulez?
― Che suis berdu tepuis ce matin, tantle pois, avec mon tétachement. Oufrez
gasse la borte.
La forestière n’ elle fitglisser vivement le gros verrou,
puis tirant le lourd battant, elle aper&ut dans l’ombre p&le des neiges, six
hommes, six soldats prussiens,les mêmes qui étaient venus la veille. Elle
pronon&a d’un ton résolu:&C
― Qu’est-ce que vous venez faire à cette heure-ci?
― Che suis berdu, tout à fait berdu, che regonnu la maison. Che n’ai rien
manché tepuis ce matin, mon tétachement non blus.
Berthine déclara:
― C’est que33 je suis toute seule avec maman, ce soir.
Le soldat, qui paraissait un brave homm, répondit:
― &Ca ne fait rien. Che ne ferai bas de mal, mais fous nous ferez à mancher.
Nous dombons te faim et te fatigue.
La forestière se recula:
― Entrez, dit-elle.
Ils entrèrent, poudrés de neige, portant sur leurs casques une sorte de
crème mousseuse qui les faisait ressembler à des meringues, et ils
paraissaient las, exténués.
La jeune femme montra les bancs de bois des deux c&tés de la grande table.
― Asseyez-vous, dit-elle, je vais vous faire de la soup. C’est vrai que vous
avez l’airrendus.
Puis elle referma les verrous de la porte.
Elle remitde l’eau dans la marmite, y jeta de nouveau du beurre et des
pommes de terre, puis décrochant un morceau de lard pendu dans la cheminée,
elle en coupa la moutié qu’elleplongea dans le bouillon.
Les six hommes suivaient de l’œil tousses mouvements avec une faim éveillée
dans leurs yeux. Ils avaient poséleurs fusils et leurs casque dans un coin,
et ils attendaient, sagescomme des enfants sur les bancs d’une école.
La mère ŝ’était remise à filer en jetant à tout moment des regards éperdus
sur les soldatsenvahissseurs. On n’entendait rien autre chose que le
ronflement léger du rouet et le crépitement du feu et le murmure de l’eau
qui ŝ’échauffait.
Mais soudain un bruit étrange les fit tous tressaillir, quelque chose comme
un souffle rauque poussé sous la porte, un souffle de bête, fort et ronflant.
Le sous-officier allemend avait fait un bond vers les fusils. La forestière
l’arrêta d’un geste, et souriante:
― C’est les loups, dit-elle. Ils sont comme vous, ils r&dent et ils ont faim.
L’homme incrédule voulut voir, et sit&t que le battant fut ouvert, il
aper&ut deux grandes bêtes grises qui ŝ’enfuyaient d’un trot rapide et
Il revint ŝ’asseoir en murmurant:
― Ché n’aurais pas gru 41
Et il attendit que sa p&tée f&t prête.
Ils la mangèrent voracement, avec des bouches fendues jusqu’aux oreilles
pour en avaler davantage, des yeux ronds ŝ’ouvrant en même temps que les
machoires, et des bruirs de gorge pareils à des glouglous de gouttières.
Les deux femmes, muettes, regardairnt lesrapides mouvementdes grandes barbes
et les pommes de terre avaient l’air de s’enfoncer dans ces toisons
mouvantes.
Mais comme ils avaient soif, la forestière descendit à la cave leur tirer du
cidre. El c’était un petit caveau vo&té qui, pendant la
révolution, avait servi de prison et de cachette, disait-on. On y parvenait
au moyen d’un étroit escalier tournant fermé par une trappe au fond de la
Quand Berthine reparut, elle riait, elle toutr seule, d’un air sournous. Et
elle donna aux Allemands sa cruche de boisson.
Puis elle soupa aussi avec sa mère, à l’autre bout de la cuisine.
Les soldats avaient fini de manger, et ils s’endormaient tous les six,
autour de la table. De temps en temps un front tombait sur la planche avec
un bruit sourd, puis l’homme, réveillé brusquement, se redressait.
Berthine dit au sous-officier:
― Couchez-vius devant le feu, pardi, ul y a bien d’la place pour six. Moi,
je grimpe à ma chambre avec maman.
Et les deux femmes montèrent au premier étage, On lesentendit fermer leur
porte à clef, m puis elles nefirent plus aucun bruit.
Les Prussiens s’étendirent sur le pavé, les pieds au feu, la tête supportée
par leurs manteaux roulés, et ils ronflèrent bient&t tous les six sur six
tons divers, aigus ou sonores, mais contunus et formidables.
Ils dormaient certes depuis longtemps déjà quand un coup de feu retentit, si
fort,qu’on l’autrait cru tiré contre les murs de la maison. Les soldats se
dressèrent aissit&t. Maisdeuxnouvelles détonations éclatèrent,suivies de
trois autres encore.
La porte du premier s’ouvrit brusquement et la forestière parut, nu-pieds,
en chemine, en jupon court, une chandelle à la main, l’air affolé. Elle
― V’la les Fran&ais, ils sont au moins deux cents. S’ils vous trouvent ici,
ils vont br&ler la maison. Descendez dans la cave buen vite, et faites pas
de bruit. Si vous faites du bruit, nous sommes perdus.
Le sous-officier, effarè, murmura :
― Che feux pien51, che feux pien. Par où faut-il tescendre?
La jeune femme souleva avec précipitation la trappe étroite et carrée, et
les six hommes disparurent par le petit escalier tournant, s’enfon&ant dans
le sol l’un après l’autre, à reculon, pour bien t&ter les marches du pied.
Mais quand la pointe du dernier casque cut disparu, Berthine rabattant la
lourde planche de chêne, épaisse comme un mur, dure comme de l’acier,
maintenue par les charnières et une serrure de cachot, donna deux longs
tours de clef, puis elle se mit à rire, d’un rire muet et ravi, avec une
envie folle de danser sur la tête de ses prisonniers.
Ils ne faisaient aucun bruit, enfermés là dedans comme dans une bo&te solide,
une bo&te de pierre, ne recevant que l’air d’un soupirail garni de barres de
Berthine aussit&t ralluma son feu, remit dessus sa marmite, et refit de la
soupe en murmurant:
― Le père s’ra fatigué cette nuit.
Puis elle s’ssit et attendit. Seul, le balancier sonore de l’horloge
promenait dans le silence son tic-tac régulier.
De temps en temps la jeune femme jetait un regard sur le cadran, un regard
impatient qui semblait dire:
― &Ca ne va pas vite.
Mais bient&t il lui sembla qu’on murmurait sous ses pieds. Des paroles
basses, confuses lui parvenaient à travers la vo&te ma&onnée de la cave. Les
Prussiens commen&aient à devinersa ruse, et bient&t le sous-officier remonta
le petit escalier et vint heurter du poing la trappe. Il cria de nouveau:
― Oufrez.
Elle se leva, s’approcha et,imitantson accent:
― Qu’est-ce que fous foulez52?
― Oufrez52.
― Che n’oufre pas.
L’homme se f &chait.
― Oufrez ou che gasse la borte52.
Elle se mit à rire:
― Casse, mon bonhomme, casse, mon bonhomme!
Et il commen&a à frapper avec la crosse de son fusil contre la trappe de
chêne, fermée sur sa tête. Mais elle aurait résisté à des coups de catapulte.
La forestière l’entendit redescendre. Puis les soldats vinrent, l’un après
l’autre, essayerleur force, et inspecter la fermeture. Mais, jugeant sans
doute leurs tentatives inutiles, ils redescendirent tous dans la cave et
recommencèrent à parler entre eux.
La jeune femme les écoutait, puis elle alla ouvrir la porte du dehors et
elle tendit l’oreille dans la nuit.
Un aboiement lointain lui parvint. Elle se mit à siffler comme aurait fait
un chasseur, et, presque aussit&t, deux énormes chiens surgirent dans
l’ombre et bondirent sur elle en gambadant. Elle les saisit par le cou et
les maintint pour les empêcher de courir. Puis elle cria de toute sa force :
― Ohé père!
Une voix répondit, très éloignée encore:
― Ohé Berthine!
Elle attendit quelques secondes, puis reprit:
― Ohé père!
La voix plusproche répéta:
― Ohé Berthine!
La forestière reprit:
― Passe pas devant le soupirail. Y a des Prussiens dans la cave.
Et brusquement la grande silhouette de l’homme se dessina sur la gauche,
arrêtée entre deux troncs d’arbre. Il demanda, inquiet:
― Des Prussiens dans la cave. Qué qui font?
La jeune femme se mut à rire:
― C’est ceux d’hier. Ils s’étaient perdus dans la forêt, je les ai mis au
frais dans la cave.
Et elle raconta l’aventure, comment elle les avait effrayés avec des coups
de revolver et enfermés dans le caveau.
Le vieux toujours grave demanda:
― Qué que tu veux que j’en faissions à c’t’heure?
Elle répondit:
― Va quérir M. Lavigne avec sa troupe. Il les fera prisonniers. C’ést lui
qui sera content.
Et le père Pichon sourit:
― C’est vrai qu’il sera content.
Sa fille reprit:
― T’as de la soup, mange-la vite et pi repars.
Le vieux garde s’attabla , et se mit à manger la soupe après avoir posé par
terre deux assiettes pleines pour ses chiens.
Les Prussiens, entendant parler, s’étaient tus.
L’Echasse repartit un quart d’eure plus tard. Et Berthine, la tête dans ses
mains, attendit.
Les prisonniers recommen&aient à s’agiter. Ils criaient maintenant,
appelaient, battaient sans cesse de coups de crosse furieux la trappe
inébranlable.
Puis ils se mirent à tirer des coups de fusil par le soupirail, espérant
sans doute être entendus si quelque détachement allemend passait dans les
La forestè mais ttout ce bruit l’nervait, l’irritait. Une
colère méchante s’é elle e&t voulu les assassiner, les
gueux, pour les faire taire.
Puis, son impatience grandissant, elle se mit à regarder l’horloge, à
compter les minutes.
Le père était parti depuis une heure et demie. Il avait atteint la ville
maintenant. Elle croyait le voir. Il racontait la chose à M. Lavigne, qui
p&lissait d’ émotion et sonnait sa bonne pour avoir son uniforme et ses
armes. Elle entendait, lui semblait-il, le tambour courant par les rues. Les
têtes effarées apparaissaient aux fenêtres. Les soldats-citoyens sortaient
de leurs maisons, à peine vêtus, essoufflés, bouclant leurs ceinturons, et
partaient, au pas gymnastique vers la maison du commandant.
Puis la troupe, l’Echasse en tête, se mettait en marche, dans la neige vers
la forêt.
Elle regardait l’horloge. & Ils peuvent être ici dans une heure. &
Une impatience nerveuse l’envahissait. Les minutes lui paraissaient
interminables. Comme c’était iong !
Enfin, le temps qu’élle avait fixé pour leur arrivée fut marqué par
l’aiguille.
Et elle ouvrit de nouveau la porte, pour les écouter venir. Elle aper&ut une
ombre marchant avec précaution. Elle eutpeur, poussa un cri. C’était son
― Ils m’envouent pour voir s’il n’y a rien de changé.
― Non, rien.
Alors, il lan&a à son tour, dans la nuit, un coup de sifflet strident et
prolongé. Et, bient&t, on vit une chose brune qui s’en venait, sous les
arbres, lentement: l’vant-garde composée de dix hommes.
L’chasse répétait à tout instant:
― Passez pas devant le soupirail.
Et les premiers arrivés montraient aux nouveaux venus le soupirail redouté.
Enfin le gros de la troupe se montra, en tout deux cents hommes, portant
chacun deux cents cartouches.
M. Lavigne, agité, frémissant, les disposa de fa&on à cerner de partout la
maison en laissant un large espace libre devant la petit teou noir, au ras
du sol, par où la cave prenait l’air.
Puis il entra dans l’habitation et s’informa de la force et de l’attitude de
l’ennemi, devenu tellement muet qu’on aurait pi le croire disparu, évanoui,
envolé par le soupirail.
M. Lavigne frappa du pied la trappe et appela:
― Monsieur l’officier prissien?
L’Allemand ne répondit pas.
Le commandant reprit:
― Monsieur l’offier prussien?
Ce fut en vain. Pendant vingt minutes il somma cet officier silencieux de se
rendre avec armes et bagages, en lui promettant la vie sauve et les honneurs
militaires pour lui et ses soldats. Mais il n’obtint aucun signe de
consentement ou d’hostilité. La situation devenait difficile.
Les soldats-citoyens battaient la semelle dans la neige, se frappaient les
épaules à grands coups de bras, comme font les cochers pour s’échauffer, et
ils regardaient le soupirail avec une envie grandissante et puérile de
passer devant.
Un d’eux, enfin, se harsarda, un nommé Potdevin qui était très souple. Il
prit son élan et passa en courant comme un cerf. La tentatuve réussit. Les
prisonniers semblaient morts.
Une voix cria:
― Y a personne.
Et un autre soldat traversa l’espace libre devant le trou dangereux. Alors
ce fut un jeu. De minute en minute, un homme se lan&ant, passait d’une
troupe dans l’utre comme font les enfants en jouant aux barres, et il
lan&ait derrière lui des éclaboussures de neige tant il agitaitt vivement
les pieds. On avait allumé, pour se chauffer, de grands feux de bois mort,
et se profil courant du garde nationalapparaissait illuminé dans un rapide
voyage du camp de droite au camp de gauche.
Quelqu’un cria:
― A toi, Maloison.
Maloison était un gros boulanger dont le ventre donnait à rire aux camarades.
Il hésitait. On le blagua. Alors, prenant son parti, il se mit en route,
d’un petit pas gymnastique régulier et essoufflé, qui secouait sa forte
Tout le détachement riait aux larmes. On criait pour l’encourager:
Bravo, bravo Maloison!
Il arrivait environ aux deux tieers de son trajet quand une flamme longue,
rapide etrouge jaillit du soupirail. Une détonation retentit, et le vaste
boulanger s’battit sur le nez avec un cri épouvatable.
Personne ne s’élan&apour le secourir. Alors on le vit se tra&ner à quatre
pattes dans la neuge en gémissant, et, quand il fut sorti du terrible
passage, il s’évanouit.
Il avait une balle dans le gras de la cuisse, tout en haut.
Après la première surprise et la première épouvante, un nouveau rire s’éleva.
Mais le commandant Lavigne apparut sur le seuil de la maison forestière. Il
venait d’arrêter son plan d’attaque. Il commanda d’une voix viblante:
― Le zingueur Plancht et ses ouriers.
Trois hommes s’approchèrent.
― Descellez les gouttières de la maison.
Et en un quart d’heure on eut apporté au commandant vingt mètres de
gouttières.
Alors il fit pratiquer, avec mille précautions de prudence, un petit trou
rond dans le bord de la trappe, et, organisant un conduit d’eau de la pompe
à cette ouverture, il déclara d’un air enchanté:
― Nous allons offrir à boire à messieurs les Allemands.
Un hurrah frénétique d’dmiration éclata suivi de hurlements de joie et de
rires éperdus. Et le commandant organisa des pelotons de travail qui se
relayeraient de cinq minutes en cinq minutes. Puis il commanda:
― Pompez.
Et le volant de fer ayant été mis en branle, un petit bruit glissa le long
des tuyaux et tomba bient&t dans la cave, de marche en marche, avec un
murmure de cascade, un murmure de rocher à poissons rouges.
On attendit.
Une heure s’écroula, puis deux, puis trois.
Le commandant, fiévreux, sse promenait dans la cuisine, collant son oreille
á terre de temps en temps, cherchant à deviner ce que faisait l’nnemi, se
demandant s’il allait bient&t capituler.
Il s’gitait, maintenant, l’nnemi. On l’ntendait remuer les barriques, parler,
Puis , vers huit heures du matin, une voix sortit du soupirail:
― Ché foulé parlé90 à m’nsieur l’officier fran&ais.
Lavigne répondit, de la fenêtre, sans avancer trop la tête:
― Vous rendez-vous?
― Che me rends.
― Alors passez les fusils dehors.
Et on vit aussit&t une arme sortir du trou et tomber dans la neuge, puis deu,
trois, toutes les armes. Et la même voix déclara:
― Ché n’ai plus. Tépêchez-vous. Ché suis noyé.
Le commandant commanda:
― Cessez.
Le volant de la pompe retomba immobile.
Et, ayant empli la cuisine de soldats qui attendaient, l’arme au pied, il
souleva lentement la trappe de chêne.
Quatre têtes apparurent trempées, quatre têtes blondes aux cheveux p&les, et
on vit sortir l’un après l’autre, les six Allemands grelottants, ruisselants,
Ils furent saisis et garrottés. Puis, comme on craignait une surprise, on
repartit tout de suite, en deux convois, l’un conduisant Maloison sur un
matelas posé sur des perches.
Ils rentrèrent triomphalement dans Rethel.
M. lavigne fut décoré pour avoir capturéune avant-garde prussienne, et le
gros boulanger eut la médaille pour blessure re&ue devant l’nnemi.
汉语译文:
林中一片寂静, 只听见雪花儿落在树上的簌簌声。从中午起,小雪下个不停;
纤细的雪花儿落在树枝上凝成一层苔藓样的浮冰,在树丛的枯叶上撒下一层薄薄的银衣,在道路上铺展出一幅又软又白辽阔无垠的地毯,茫茫林海,显得格外寂静。
在管林人的家门前,一个年轻妇女,露出胳臂,正用斧头在一块石头上劈柴。她身材高大艘,瘦长但健壮,她是一个在森林里长大的妇女,父亲和丈夫都是管林人。
屋子里有人在喊:
“培蒂纳,今晚只有咱们俩。夜晚了,该回屋里来了。外面可能有狼,还有普鲁士人,他们东张西望,转来转去的。”
那个劈柴的妇女正使劲地砍一个树墩子,她每劈一下都要把胸部挺得高高的,举起胳臂直劈下去。她一边劈柴,一边回答:
“来了,来了,妈妈,我砍完了。不要紧的,天还没有黑哩!”
接着她把大小木柴都搬进屋里,沿壁炉堆好,再走出去把檐门关上。那扇檐门很大,是用橡木心子做的。最后她回到屋里,用粗重的铁闩把门闩好。
她妈妈在炉旁纺纱,她是一个满脸皱纹的老妇人,因为年纪大了,胆子也小了。她说:
“你爸爸出去了,我总觉得不好,两个女的,力量不强啊。”
“噢! 不见得,我完全能够打死一只狼,也照样能够打死一个普鲁士人。”
她用目光指着一支悬挂在壁炉上面的大手枪。
她的丈夫在普鲁士开始入侵时就参了军。 她们母女俩就跟老头住在一起,他叫尼古拉 • 毕雄,又叫长脚,是个老管林人。他固执地不肯离开这个住所,搬回城里去住。
里那儿最近的城镇叫勒戴尔。勒戴尔是坐落在岩石上筑有堡垒的一座古城。那里的人都是爱国者。那里的中产阶级决心抵抗侵略者,闭门自守,固守危城。这是那里的传统。勒戴尔的居民们曾因在亨利四世和路易十四时代两次英勇抵抗而著名。这次他们也要照样地去做,决心与城共存亡。
因此,他们购置了枪跑,武装了民兵,编成连和营,整天在阿姆广场上操练。面包师、食品商、屠夫、公证人、律师、木匠、书商和药剂师都按规定时间轮流在拉维热先生的指挥下进行操练。拉维热先生曾经在龙骑兵部队里当过上士,后来因为娶了拉伏唐先生的女儿,继承了拉伏唐家长房开设的服饰用品商店,当了商店的老板。他挂了少校副官的军衔,由于年轻人都参军了,他就把其余留下的人编成队伍,进行训练,准备抵抗。胖子们从此就在马路上跑步行进,以此来消耗脂肪,舒展筋骨。
大家严阵以待。但是普鲁士人没有来。然而他们却离此地不远,他们的侦察兵曾经两次越过森林一直来到管林人长脚尼古拉 • 毕雄的家。
这位跑起路来象狐狸一样快的老管林人就进城去报告。人们把炮口瞄准好,可是敌人并没有出现。
长脚的住所就被用作阿佛里纳森林的前哨站。每星期两次长脚总是要到铖里去买点食物,同时给城里的居民们捎点儿乡下的消息。
那一天,他出去报告:有一支德国小分队在前两天的一个下午两点钟左右在他家停留过,后来马上就开走了,带队的是一个上士,讲法语。
每当老头这样出去的时候,总带着两条大嘴巴猎狗,因为他怕狼,狼在这个季节凶狠起来了。他临走前总要叮嘱两个妇女叫题她们一到天快黑时就要关起门来呆在屋里。
年轻的什么也不怕,但年老的总是惶惶不安,常说:“要出乱子,你瞧瞧,要出乱子。”
那天晚上, 她比往常更加不安。
“你知道你爸爸几点钟回来?”她说。
“噢! 准是要到十一点以后。他在司令官家里吃饭总得晚回来。”
她把锅子挂在炉火上煮汤。这时她听到一阵隐隐约约的声音从炉子的烟囱里传来,她停住不动了。
她低声说:
“有人在林子里走,至少有七八个人。”
老妈妈害怕起来,停住纺车,结结巴巴地说:
“我的老天爷,你爸爸恰恰不在家呀!”
她话音未落就听到一阵剧烈的敲门声,门被敲得震动起来。
因为妇女们不应声,一个带有喉音的声音大声喊:
接着,沉默了一会儿,那同一个声音又喊:
“开门,不然我要砸门了!”
这时培蒂纳把炉子上的那支大手枪塞进裙子的口袋里,然后来到门口把耳朵贴在门上问:
“你是谁呀?”
那声音回答:
“我们就是那一天来过的小分队。”
年轻女人又问:
“你们要干什么呀?”
“今天早上我和我的小分队在森林里迷了路。开门,不然我要砸门了。”
女管林人没有别的办法,只得赶快抽开大铁闩,拉开那扇笨重的门。她望见在暗淡的雪荫里有六个人,六个普鲁士兵,他们就是前天老来过的那几个。她用坚定的口气说:
“你们这个时候来干什么?”
上士重复说:
“我迷了路,完全迷了路。我认识这幢房子。从今天早晨起,我一点东西也没吃过,我的小分队也都没有吃过东西。”
培蒂纳声言:
“可是因为今天晚上只有我和妈妈两个人在家。
这个兵看来是个老实人,回答说:
“不要紧,我不会伤害你。但是你要给我们吃点东西,我们又饿又累,实在吃不消了。”
女管林人往后退了一步。
“那你们就进来吧》”她说。
他们进来,满身都是雪,在他们的头盔上堆成象蛋糕上泡沫奶油般的东西。他们都显得疲惫不堪。
年轻女人指着大桌子两侧的木长凳说:
“坐下吧,我去给你们煮汤。看来你们真的疲惫不堪了。”
后来,她把大门重新闩上。
她在锅里放点水,再放点牛油和土豆,然后把挂在壁炉里的肉膘取下来,切下一半,放进汤里。
六个饿鬼的眼睛盯着她每一个动作。他们早已把枪和盔放在一个角落里,象一群坐在课凳上的小学生那样乖乖地等待着。
老妈妈又纺起纱来,并不时地向侵略军慌张地看上一眼。这时只听见纺车的辘辘声、火柴的爆裂声和水的沸漾声,其他一点声响也没有。
突然,一种奇特的声音使大家战栗起来,象是门底下有什么东西在粗声吹气,象是野兽的强有力的嘘气声。
德军上士急忙跳到搁枪的那一边去。女管林人用手势制止他,微笑着说:
“这是狼,它们和你们一样,转来转去的,它们也饿了。”
那人不信,要去看看。他一开门就见到两只灰色的大野兽跨着大步子飞快地逃走了。
他回来坐下,喃喃地说:
“要不去看看,我还不信哩!”
他等着把汤煮好。
他们贪婪地大吃,为了要多吃一点儿,他们的嘴巴一直裂到耳朵边,他们滚圆的眼睛和嘴巴同时张得大大的,喉咙里发出咕嘟咕嘟的声响,象是水落管中的落水声。
两个妇女一声不响,望着他们的大红胡子在快速地牵动着,一块块土豆在这活动的毛丛里直通下去。
因为他们渴了,女管林人就到地窖去替他们取苹果酒。她在地窖里呆了好久。这是一间拱顶的小地窖,据说在大革命时期那里曾经做过监狱和隐蔽所。人们要从厨房的那一头通过一条狭小的转梯才能下得去,转梯的上面有一扇吊门捂住。
当培蒂纳上来时,她在笑,她独自一人不露真情地笑。她把酒罐交给了德国人。
随后她到厨房的另一头和她母亲一起吃夜宵。士兵们吃完了饭,六个人围在桌旁睡着了。不时地有人把额角碰在桌板上发出咚的一声,这人随即蓦地醒来,重新挺起了腰板。
培蒂纳对上士说:
“你们睡在火炉前面好了,说真的,这儿够六个人睡的。我和妈妈上楼到我房间里睡。
两个妇女都上楼了。人们听到她们锁门,又听到她们走了一阵,随后就没有声息了。
那些普鲁士人脚朝火炉都躺倒在石板地上。他们把大衣卷起来做枕头。六个人顿时鼾声大作,发出六个不同的声音,有的尖,有的响,但都是接连不断的、怕人的鼾声。
这时,他们肯定已经睡了好长时间了,忽然一声剧烈的枪响,象是有人对着屋子的墙打枪。士兵们马上站起来。接着又听到两枪,然后又是三枪。
楼上的门突然开了。年轻妇女穿着衬衣和短裙,赤着脚走下楼来,手里拿着蜡烛,样子很惊慌,结结巴巴地说:
“法国兵来了,至少有二百人。如果他们发现你们在这里,他们要烧房子。快到地窖里去躲一躲吧,别做声。要是你们做声,我们就完了。”
上士吓慌了,低声说:
“好的,好的。从哪儿下?”
年轻女人急忙掀起那扇狭小的四方形的吊门,于是六个人一个跟着一个在小转梯上用脚探索落脚的阶梯倒退着走下去了。
当最后一只盔顶在地面上消失时,培蒂纳把
沉重的橡木板放下来。那块木板象墙那样厚,象钢一样坚,门上装有铰链和一把牢房用的锁。她把门紧紧锁上,随即笑了起来,愉快地、无声地发笑。她有一种强烈的愿望:想在俘虏的头上跳舞。
他们都被关在里面不做声,象关在一只牢固的石盒里,只能从装有铁条的气窗里吸到一些空气。
培蒂纳立刻又生起火来,再放上锅子,重新熬汤,一面喃喃自语:
“今天晚上爸爸一定很累。”
她随即坐下来等着。在寂静中只有挂钟的摆传出有规律的嘀嗒声。
年轻女人不时地用焦急的目光看看钟面,这目光似乎在说:
“时间过得真慢!”
不一会儿,她觉得脚下好象有人的咕哝声。一阵轻轻的嘈杂的说话声透过地窖上面砖砌的拱顶传到她的耳边。普鲁士人开始识破她的诡计了。上士立刻登上小梯用拳头敲吊门。他又在喊叫:
“开门。”
她站起来,走过去,模仿他的口音说:
“你们要干什么呀?”
“开门。”
“我不开。”
那人生气了:
“开门,不然我要砸门了。”
她笑了起来:
“砸吧,砸吧,你这天真幼稚的家伙。”
他开始用枪托去敲打捂在他头顶上的橡木吊门,但是它抵住了枪托的撞击。
女管林人听到他又走下去了。接着士兵们一个接一个地都来试试他们的力气,检查检查吊门上的关闭装置。但是他们肯定认为他们的尝试是白费力气的,所以又走下地窖,重新谈论起来。
年轻女人听他们说话,然后出去把外面的大门打开,在黑暗里细听。
她听到远处传来了狗吠声。她象猎人一样吹起口哨来,顿时两只大狗在黑暗中出现,蹦跳着扑到她身上。她抓住它们的脖子,按住它们的身子,不让它们再跑。接着,她拼命地喊:
“喂,爸爸!”
一个还很远的声音回答:
“嗳,培蒂纳!”
她等了一会儿又喊:
“喂,爸爸!”
一个较近的声音又回答:
“嗳,培蒂纳!”
“不要从气窗前面经过,地窖里有普鲁士人!”
突然一个高大的人影在左边出现,在两根树干中间停下了。这人不安地问:
“普鲁士人在地窖里。他们干什么?”
年轻女人笑了起来:
“就是昨天来的那几个。他们在森林里迷路了。我把他们都关在地窖里。”
于是她把这个意外事件讲了一下:她怎么打枪吓唬他们,又怎么把他们关在地窖里。
老头始终很严肃,问:
“现在你要我怎么办?”
她回答说:
“去把拉维涅先生和他的队伍找来,他会把他们抓起来当俘虏。他一定会满意的。”
于是毕雄老爹微笑了:
“真的,他一定会满意的。”
他女儿又说:
“汤已经熬好了,快吃了再走吧。”
老管林人坐到桌旁,先把两盘盛得满满的碟子放在地上给喂狗,然后自己喝起汤来。
普鲁士人听到有人讲话便不做声了。
一刻钟以后,长脚又走了。培蒂纳双手捧着头等待着。
俘虏们又开始骚动起来了。他们现在大声嚷,叫唤,不停地用枪托拼命地敲吊门,可是吊门却一动不动。
接着他们从气窗口放起枪来,肯定是盼望有一支德国部队打那附近经过,能听到他们的枪声。
女管林人不动了;不过这些声音使她紧张,使她恼火,激起她一阵恶怒;她简直想杀死这些坏蛋,使他们静下来。
后来,她越来越不耐烦了。她望着挂钟,计算着每一分钟时间。
爸爸走了一个半小时了。现在早已到达城里。她象真地看到他似的:他把这事告诉了拉维涅先生,拉维涅先生激动得脸色发白,打铃叫他的女佣把他的军服和武器拿来。她仿佛听到军鼓手打着鼓在街上走着。一张张惊慌的脸在窗口出现。民兵们气喘吁吁各自从家里走出来,刚穿好衣服正在扣腰带,就朝司令官家里跑去。
随后,部队由长脚开路,在雪中行军向森林走去。
她看着挂钟,心想:“一个小时以后他们可以到达这里。”
这时她心里感到一阵神经质的焦躁。每一分钟都好象是过不完的,多么长啊!
时针终于指在她所测定的、他们可以到达的时间上面。
于是她又去开门,听听他们来了没有。她察觉有一个人影小心翼翼地在走动。她吃了一惊,叫了一声。原来是她爸爸。
他说:“他们派我来看看,情况有没有变化。”
“没有,一点儿也没有变化。”
这时,他在黑夜中发出一声尖长的口哨。顿时看到一团褐色的东西在树下慢慢地走来。这是一支由十个人组成的先锋队。
长脚不时地重复说:
“不要从气窗前面经过。”
先到的人向后来的人指指那可怕的气窗。
最后,部队的主力来了,总共有二百人,每人各带二百发子弹。
拉维涅先生激动得发抖,部署他们采取对房屋四面包围的态势,只是在地窖通空气的小黑孔前面接近地面的地方留出一大块空地。
随后,他走进屋去,了解敌人的兵力和动态。敌人这时已经无声无息,几乎可以使人相信他们已经失踪了、消失了或者已经从气窗飞走了。
拉维涅先生用脚去踩吊门,喊叫:
“普鲁士军官先生?”
德国人不回答。
司令又喊:
“普鲁士军官先生?”
毫无效果。他花了二十分钟时间勒令那个不吭声的军官投降缴出枪支和装备,保证他和他的部下生命安全和军人荣誉。但是他没有得到同意或敌意的任何表示,因此成了僵局。
民兵们在雪地里跺脚,用手臂猛敲自己的肩胛来暖和身子,象马车夫为自己取暖所做的动作那样。他们望着气窗,心里有一种越来越强烈并带有稚气的欲望:从气窗前面跑过去。
终于在他们中间有一个叫做酒壶的,身体挺矫捷,要去冒一下险。他猛地冲了过去,跑得象鹿一样快。他这一尝试成功了。俘虏们好象死了。
一个声音在喊:
“没有人。”
接着另一个士兵又穿过了这危险洞口前的空闲地带。这就成为一种游戏。不时有人从这一队跑到那一队,象小孩儿玩捉人游戏似的。他们两脚飞跑,身后溅起雪片。他们为了取暖用枯枝燃起熊熊大火,火光把国民自卫军从右营跑到左营来回飞奔的侧影照得十分清楚。
“马落松,该轮到你了。”
马落松是个大胖子面包师,他的大肚子惹同志们发笑。
他犹豫不决,人们就嘲笑他。这就使他打定了主意。他用正常的小跑步,气喘吁吁地跑过去,他一边跑,一边抖动他的大肚子。
全队的人哈哈大笑。大家喊着鼓励他:
“好哇,妙啊,马落松!”
他刚跑到大约全程三分之二的地方,一条长长的、飞速的、通红的火光从气窗口射出,同时响起一声枪响。这位大个子面包师惨叫了一声,扑倒在地。
没有一个人冲过去救他。这时大家看见他四肢着地在雪里爬,嘴里在呻吟。等到他爬完这段可怕的路程时,他昏倒了。
一颗子弹打进他大腿上的肥肉里,在腿的上部。
开始时大家感到突然,后来是一阵惊慌,随后一阵新的笑声又起了。
这时拉维涅先生出现在管林人的家门口。他刚刚制定好他的作战计划。他用颤抖的声音命令:
“白铁铺老板柏拉许和他的伙计们。”
三个人走了过来。
“把房屋上面的水落管儿拆下来。”
一刻钟功夫,他们把二十米水落管儿拿来交给司令官。
司令派人十分谨慎小心地在吊门边上挖了一个小圆孔,然后把水泵的引水管接到这个口子上。他非常高兴地宣布:
“我们要请这些德国先生们喝点东西。”
响起一阵赞赏的喝彩声,紧接着一阵欢乐是喊叫声和狂笑声。于是司令组织一支工作小分队,队员每五分钟换一次班。然后他下令:
“抽水!”水泵的铁盘转动了。一阵细微的声音沿着水管流,发出一阵象是级落瀑布的潺潺流水声,一阵象有金鱼的假山岩上流水的幽咽之声;水在梯级上一级一级地往下流,立即流进地窖里。
大家等着。
一个小时过去了,两个小时,三个小时。
司令焦躁不安,在厨房里踱来踱去,不时地把耳朵贴在地面上,力图推测敌人在干什么,思忖他们是不是马上就要投降。
敌人现在骚动起来了。人们听到他们在搬酒桶,说话,听到他们在活动时的水响。
后来,在早晨八点钟光景,从气窗里传出声音:
“我要和法国军官先生说话。”
拉维涅从窗口回答,不敢把头太伸出窗外。
“你投降不投降?”
“我投降。”
“那你就把枪扔出来。”
人们马上看到一支枪洞口扔出来掉在雪地里,接着,两支,三支以及所有的武器。后来那同一个声音又说:
“我再也没有了。快一点儿,我要淹死了。”
司令命令:
“停止。”
水泵的转盘不动了。
等把那些待命的全副武装的士兵布满了厨房以后,他才慢慢地把橡木吊门掀起来。
四个水淋淋的头出现了,四个金栗色的头,发色暗淡, 接着人们看到六个冷得发抖、浑身是水、惊慌失措的德国人一个跟着一个走了出来。
他们被抓住而且被捆了起来。大家因为怕发生意外,就立刻分两队出发。马落松躺在褥垫上,下面架着树干儿,由其中的一队抬走。
他们凯旋而归,回到勒戴尔城。
拉维涅先生因为俘获普鲁士的一支先头部队荣获勋章,大胖子面包师因为在敌前负伤得了军功奖章。
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

我要回帖

更多关于 r翻译 的文章

 

随机推荐